Des Pays-Bas à la France
Née le 16 août 1860 à Paris, Violette Jeanne Constance est la fille de Machiel Jacob MACHIELS et de Fanny Mathilde LANDAU. Elle descend d’une fille juive hollandaise. La famille s’agrandit en 1873 avec la naissance de Henri Michel Jacob.
Machiel Jacob décède le 05 mai 1879 à Paris. Le défunt est dit rentier et vit rue du Centre.
Le 09 janvier 1883, Violette épouse à Paris le baron Paul Frédy de Coubertin. Les époux et leurs parents sont dits propriétaires. Les témoins sont le comte Criseno de Lyonne, de la Comtesse de Frédy, du Consul des Pays-bas et du Marquis de Sassenay. Ce mariage fait entrer Violette dans l’ancienne noblesse française.
Un baron de Coubertin peut en cacher un autre
Paul Frédy, baron de Coubertin, est né le 17 février 1847 à Paris. Il déscend d’une ancienne famille noble. Fils ainé du baron Charles Louis Frédy de Coubertin, c’est lui qui hérite du titre de noblesse au décès de son père. Mais l’époux est également le frère de Pierre de Coubertin. qui, âgé de 20 ans est encore étudiant à l’Ecole Libre des Sciences Politiques.
La famille s’installe, entre autre, dans le domaine de Coubertin à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (78).
Du couple naissent 5 enfants :
- Bernard Charles Henri (1888-1933)
- Marie Marcelle (1889-1879)
- Guy Albert (1892-1914)
- Yvonne (1893-1974)
- Simone (1897-1936)
En 1894, le beau-frère, Pierre de Coubertin, créée le Comité International Olympique. Le patronyme des Coubertin rayonne alors à travers le monde et sera désormais associé, pour la mémoire collective, aux Jeux Olympiques modernes.
Le baron Paul, homme de lettres, publie de son côté plusieurs ouvrages tels que “La Famille de Cyrano de Bergerac” ou “Le Choix de Colombine”
En 1903, Violette, baronne de Coubertin devient membre souscripteur de la S.S.B.M. à Paris. Elle renouvelle sa souscription en 1905.
La guerre
Août 1914. Le tocsin précède le glas pour la famille Frédy de Courbertin. Les 2 fils partent sous les drapeaux.
Réserviste, Bernard part pour le régiment d’infanterie de Fontainebleau. En 1915 il passe dans l’arme naissante de l’aviation. Il survit à la guerre mais en revient avec de graves blessures.
Guy était déjà militaire depuis son engagement volontaire en 1912. Rengagé en 1913, il part au front avec le 1er régiment de dragon et le grade de maréchal des logis chef. Le 1er novembre 1914, il part chercher son général de brigade blessé à la ferme d’Eukoff. Cet acte lui vaudra le galon de sous-lieutenant. Grièvement blessé devant Pilken le 14 novembre 1914, il décède le 16 à l’hôpital de Malo-les-Bains.
Violette a 54 ans mais fidèle à ses engagements auprès de la S.S.B.M., elle devient infirmière bénévole. Elle est affecté à l’Hôpital sis le lycée Buffon, qui dépend de l’hôpital du Val-de-Grâce. Dans le cadre de ses fonctions, elle porte son concours au docteur Letulle dans le soin des tuberculeux.
Pour son action, Violette est décorée en 1916 de la médaille d’honneur des épidémies bronze.
En 1917, le poste de chef d’épquie des infirmières visiteuses du XVIe arrondissement de Paris lui est proposé. moins, exposée, elle accepte ses nouvelles missions.
Vendredi Saint, vendredi noir
1918. 29 mars. Paris est régulièrement visée par des bombardements. Toutefois en ce 29 mars, voila 2 jours de la canon s’est tu. C’est le jour du vendredi Saint. Les églises se remplissent, notamment l’église Saint-Gervais dont les chanteurs sont réputés. La baronne de Coubertin fait partie des personnalités présente ce jour. Vers 16h30, un grondement sourd retentit dans l’église.
Le baron Paul de Coubertin décrit ainsi la situation :
Il est difficile, pour qui n’y a pas assisté, de se rendre compte de l’horrible catastrophe. Pour ceux qui en sont réchappés, il est aussi difficile de la décrire. Un éclatement, des fragments d’obus traversant la nef, et en même temps la voûte s’effondrant dans un amas de poussière et de fumée qui obscurcissait complètement le jour, c’est à peu tout ce que les survivants ont pu décrire. Une immense clameur subitement interrompue s’éleva. M. l’abbé Gauthier, curé de Saint-Gervais, qui se trouvait au chœur, entendit les appels inachevés : « au sec… » ! puis un silence impressionnant dans l’obscurité.
Le Livre d’or des Victimes du bombardement de l’Église Saint-Gervais; Paul de coubertin
L’obus a sectionné un pilier de l’église, entrainant un effondrement de la voûte. Certains décombres pesaient plusieurs centaines de kilos.
L’émoi est immense. D’abord accusée, la pièce d’artillerie surnommée “Grosse Bertha” n’est finalement pas responsable du tir meurtier. Les batteries ayant fait feu sont en fait placées en forêt de Saint-Gobain, à 120 km de leur cible.
Les victimes dénombrées dans l’église sont au nombre de 91. Elles sont transportées à la morgue de l’Hôtel-Dieu. Parmi elles, le baron Paul de Coubertin reconnait son épouse.
Violette Jeanne Constance MACHIELS épouse Frédy, baronne de Coubertin, est inhumée dans le caveau familial de la famille de Coubertin à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Son nom est gravé sur le monument aux morts de cette commune.
Le baron Paul de Coubertin rédige en 1919 “Le Livre d’or des Victimes du bombardement de l’Église Saint-Gervais” en mémoire aux blessés et disparus.
Les réparations de l’église dévastée prirent 6 mois. En 1922, un monument dédié au victimes est inaugurée en présence d’une audience nombreuse.
Sources
AD 75, AD 78
Le Livre d’or des Victimes du bombardement de l’Église Saint-Gervais, Paul de Couberbetin : lien
Archives de la famille de Coubertin – Centre d’Histoire de Sciences Po
Bulletins S.S.B.M. disponibles du Gallica (voir sources)
FM Bernand Fredy de Coubertin : Mle 101, classe 1908, Fontainebleau
FM de Guy Frédy de Coubertin : Mle 5704, classe 1912, Versailles
JO des 16/08/1916, 06/11/1920
ECPAD-Image Défense
Photos : geneanet, ECPAD, mgw, wikipedia, herodote.net, gallica, bibliothèque patrimoniale de Paris, université de Lille – Martial Jouhanneaud
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