Une famille prestigieuse et voyageuse

Ferdinande Anne Marie Manoëlle de FORAS est née le 04 février 1889 à Paris VIIIe arrondissement. Elle est la fille ainée de Barthélémy Charles Marie de FORAS et de Maria José BARROS-MOREIRA. Ferdinande descend par son père d’une ancienne famille noble savoyarde, les De MAISTRE. Son grand père, Amédée de FORAS est conseiller auprès du prince Ferdinand de Bulgarie. C’est d’ailleurs probablement à ce futur tsar des Bulgares, son parrain, que Ferdinande doit son prénom. Sa branche maternelle n’est pas en reste puisque son grand-père cognatique était consul du Brésil à Bruxelles.

Comte Amédée de FORAS, grand-père de Ferdinande
Prince Ferdinand Ier de Bulgarie, parrain de Ferdinande

La famille s’agrandit avec les naissances à Paris de :

  • Humbert Joseph Marie Joachim le 26 mars 1890 dans le VIIIe arrondissement,
  • Amédée Marie Olympe le 18 novembre 1891, même arrondissement.

A une date comprise entre 1892 et 1893, les De FORAS quittent la capitale pour la Savoie. Ils s’intallent au château de Chevillard, un écart du village de Saint-Pierre-d’Albigny à l’est de Chambéry. Naissent au château :

  • Marie le 13 décembre 1893,
  • Nicole Marie Alix le 07 juillet 1897,
  • François Joseph Marie le 03 juillet 1895,
  • Jacques Pierre Marie le 08 décembre 1898,
  • Odette Jeanne Marie le 04 janvier 1900,
  • Madeleine Marie le 16 août 1901,
  • Barle Max Marie le 25 août 1903
  • Alix Marie le 20 janvier 1905.

C’est donc une famille très nombreuse qui est recensée en 1906.

Recensement Saint-Pierre-d’Albigny 1906, cote 6 M 3247

Toujours en 1906, le comte Barthélémy de FORAS décide de quitter la France afin de s’installer au Canada. Parti seul, toute la famille le rejoint en octobre d’après la déclaration d’immigration remplie à Québec.

La famille s’installe à High River dans l’état d’Alberta où elle est recensée en 1911.

Recensement Canada 1911

Jeunesse

Issue d’une famille noble, Ferdinande reçoit une solide instruction. Au recensement de 1896, on apprend que parmi la famille et les domestiques vit au château de Chevillard Léopoldine RADINGER, institutrice autrichienne, certainement en charge de l’éducation des enfants. En 1901, c’est une certaine mademoiselle O’HEA qui est institutrice au domaine.

En parallèle de ses études, Ferdinande s’abonne au magazine pour enfants Noëliste « Le Noël » au moins à partir de 1896. On peut alors suivre les courriers et annonces qu’elle fait paraître. Ferdinande correspond avec différentes jeunes filles parfois sous son nom, parfois en usitant le pseudonyme de Croix d’Azur. Par exemple, elle écrit au journal en février 1900 en mémoire à son grand-père Amédée.

Le Noêl du 01 février 1900

Ou, en novembre de cette même année, elle souhaite correspondre en portugais avec une camarade portugaise, indiquant ainsi qu’elle est lusophone. Ferdinande a certainement appris cette langue auprès de sa mère brésilienne.

Le Noël du 11 octobre 1900

Même après son départ pour la Canada, Ferdinande continue d’être membre du mouvement Noëliste et envoie des textes au journal comme en 1910.

Le Noël du 27 octobre 1910

La guerre de Ferdinande

Lors du déclenchement de la guerre en août 1914, Ferdinande ne peut rester inactive. Elle demande et obtient de son père l’autorisation de s’engager dans les rangs des dames de la Croix-Rouge. Elle quitte donc High River pour rentrer en France dans les rangs des nurses canadiennes, même si les détails de sa formation d’infirmière restent inconnus. Son affectation l’emmène à Dinard (35), au sein de l’hôpital complémentaire 54, dit hôpital Canadien.

Hôtel Crystal-Palace vue de la plage, AD 35, cote 6 Fi 35093

Installé dans les locaux de l’hôtel Crystal-Palace, l’hôpital est mis en fonctionnement début novembre 1914 et équipé de 280 lits. Ferdinande se révèle au chevet des blessés sous sa charge. Elle soigne, panse, apaise, de jour comme de nuit durant quinze mois.

En octobre 1915, le ministre de la guerre décerne à Ferdinande la médaille d’honneur des épidémies en or, plus haut grade possible pour cette récompense. Elle est la première femme à avoir reçu cette distinction.

Journal Officiel du 04 octobre 1915

Mais Ferdinande est au plus mal. Epuisée, elle se retire à Genève, en Suisse, auprès d’une de ses tantes. Elle décède le 20 décembre 1915, à l’âge de 26 ans, d’une tuberculose à à Plainpalais. Le lieu de sa sépulture est inconnu.

Sources :

Actes de naissances et recensement consultés sur les sites des AD 75 et AD 73

Recensement canadiens consultés sur le site familysearch

Extraits d’articles de presse disponibles sur le site gallica

Fiche de recherche : ICI

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