Soeur Thérèse, religieuse en guerre

Jeunesse et foi

Marie Anne Constance Hélène PERRIER nait le 11 mars 1869 à Périgny, dans l’alors département de la Charente Inférieure. La commune est située au sud-est de La Rochelle.

Elle est la seconde fille de l’union d’Arnaud PERRIER, boulanger, et de Marie Constance MACAUD, son épouse.

Malheureusement sa soeur ainée ne survit pas à sa petite enfance. Hélène née deux ans après ce décès est donc l’enfant unique du couple.

La petite Hélène PERRIER est scolarisée au pensionnat de Chavagnes à La Rochelle. Elle y suit de solides études couronnées en 1886 par l’obtention du brevet élémentaire. La presse de l’époque indique qu’elle est une des 29 lauréates parmi 97 candidates.

Le brevet élementaire se compose alors d’une série dépreuves de français (lecture, écriture), arithmétique, Histoire, dessin, solfège, travaux d’aiguille…¹

Le 23 juillet 1890, Arnaud PERRIER décède à l’âge de 50 ans, à son domicile, au 34 rue Sardinerie à La Rochelle. Depuis quelques temps, il avait troqué son métier de boulanger contre celui d’employé à la Trésorerie Générale. En octobre sa succession est soldée. Au rencencement de 1891 Madame veuve PERRIER est rentière et sa fille sans profession.

Mère et fille franchiront le XXe siècle dans cette situation. Jusqu’en 1906, dernier de recensement disponible, celui de 1911 étant lacunaire pour la section Bassin, dans laquelle est incluse la rue Sardinerie.

L’engagement

Sans que le date ne soit précisément connue, Hélène décide d’entrer dans les ordres et de prendre le voile. Elle choisit la Congrégation des Gardiennes Adoratrices de l’Eucharistie, dites Soeurs de Saint-Aignan, à Orléans. Elle reçoit alors le nom de Soeur Thérèse du Sacré-Coeur.

Lorsque la guerre éclate, les institutions sont réquisitionnées pour être transformées en hôpitaux. C’est le cas de l’école Fénelon, à La Rochelle, qui devient un hôpital temporaire à partir du 13 août 1914². Le premier convoi de 98 blessés arrive le 31 du même mois. En novembre 1914, l’effectif de l’hôpital est porté de 150 à 200 lits et devient le centre chirurgical de la place de La Rochelle.

L’hôpital ferme ses portes début 1919, l’école peut reprendre possession de ses murs. Durant 54 mois, plus de 6000 blessés y ont été accueilli dont plus de 4000 opérés.³

Soeur Thèrèse est envoyée par ses Supérieures en tant qu’infirmière major de la Société de Secours aux Blessés Militaires au sein de l’hôpital rochelais à l’ouverture de l’établissement. Elle s’attire alors le respect et la sympathie tant du personnel médical que des patients dont elle a la charge. En parallèle, elle s’occupe de sa mère, agée de plus de 70 ans et qui vit toujours en ville.

Morte pour la France

Une maladresse va malheureusement précipiter la fin de la religieuse. Début 1915, en soignant un patient, elle se pique avec une seringue. L’agent infectieux se propage et l’infirmière développe un phlegmon du bras et de la main. Trop tard pour la guérir, Hélène PERRIER, Soeur Thérèse, décède le 29 mars 1915 à la Rochelle. Fille du pays, son décès cause un grand émois dans la cité.

La foule s’est rassemblée pour les funérailles de l’infirmière Hélène. L’église Saint-Sauveur était comble. De très nombreuses personnalités civiles, religieuses, militaires ainsi que ses consoeurs soignantes ont rendu hommage à la soeur infirmière. Le corps a ensuite été déposé en caveau familial dans le cimetière Saint-Eloi de la Rochelle.

Le 24 septembre 1915, Soeur Thérèse reçoit la mention « Morte pour la France ».

A titre posthume, elle est citée à l’ordre de la 18e région militaire et reçoit la médaille commémorative 1914-1918 (1920), un diplôme d’honneur SSBM et la médaille SSBM vermeil (1922).

Son nom est gravé sur une plaque commémorative en l’église de La Rochelle.

NOTES

1. Page Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Brevet_de_l%27enseignement_primaire ↩︎
2. Forum Pages 14-18 : https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=40478 ↩︎
3. Histoire de l’hôpital Fénelon : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97523899/f186.item  ↩︎

SOURCES

Livre d’Or des Congrégations, tome 2

Livre d’Or des Infirmières

Le Courrier de La Rochelle des 30/03/15 et 03/04/1915,

La Charente Inférieure du 03/04/1915,

Lecture pour tous 10/1915 (sources au nom de PERIER),

Salut Public 05/04/1915

Photo : site https://monuments-aux-morts.fr/, vignette d’illustration : extrait Agence ROL sur Gallica

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