Marie Stéphanie Marguerite HALLÉ voit le jour le 12/03/1895 dans le VIIe arrondissement de Paris. Son père Adrien Joseph Marie Noël HALLÉ est un médecin chirurgien urologue réputé. Sa mère, Thérèse Marie Eugénie VINCENT est sans profession.
La petite fille est le 4e enfant du couple. Deux frères et une soeur la précèdent. Deux soeurs et un frère la suivront. Elever ses 7 enfants vaudront la médaille de la Famille française à Mme HALLÉ en 1920.
Les détails de l’enfance de Marguerite ne sont pas connus. Toutefois, issue d’un milieu aisé, elle reçoit certainement une solide éducation.
Août 1914 sonne la mobilisation générale en France et pour la famille HALLÉ. Le père exerce à l’Hôpital Auxiliaire 17 à Dreux, les frères ainés partent au 74e régiment d’infanterie, la soeur sert comme infirmière. Marguerite décide de suivre l’exemple familial et s’engage comme infirmière auprès de la Société de Secours aux Blessés Militaires. Elle est formée par son père, à Dreux.
La guerre réclame rapidement son tribut à la famille HALLÉ. Le fils aîné tombe le 18 septembre 1914 dans la Meuse.
En 1915, Marguerite rentre à Paris et est affectée en tant qu’assisante en chirurgie à l’Annexe 3 de l’hôpital du Val de Grâce (école Polytechnique, quartier Descartes).
En juin 1918, elle accompagne l’agonie d’un de ses patients atteint de pneumonie grippale. Souffrante le jour suivant, elle n’a pas pu tenir son service à l’hôpital. En quelques heures, son état s’aggrave. Le docteur HALLÉ est appelé à son chevet depuis Troyes où il exerce alors mais reste impuissant soigner sa fille, qu’il sait alors condamnée. Durant les bombardements sur la capitale, le corps de l’agonisante fut mis à l’abri des bombes. Le 20 juin, Marguerite HALLÉ expire. Elle reçoit la mention « Morte pour la France » en 1919.
Ses obséques ont eu lieu le 22 juin 1918 en l’église Saint-Thomas d’Acquin à Paris, le deuil est conduit par son père, qui perd ainsi son 2e enfant. Les honneurs militaires sont rendus. Plusieurs discours sont prononcés, rendant hommage au courage et à l’abnégation de la jeune femme portée en terre.
Puis son corps est inhumé temporairement au cimetière de Montmartre. Après les hostilités, le docteur HALLÉ fera regrouper en un caveau familial à Châtres (77) les corps de ses deux enfants morts pour la France.
Le nom de Marguerite figure sur le livre d’or du VIIe arrondissement de Paris, est gravé sur le monument aux morts de Châtres et sur une plaque commémorative en l’église Saint-Thomas-d’Acquin à Paris.
Par décision ministérielle, Mademoiselle HALLÉ reçoit à titre posthume la médaille d’honneur des épidémies vermeil.
La conclusion en deux citations :
« Honneur aux femmes de coeur qui ont voulu, comprenant la grandeur de la servitude militaire, servir elles aussi, sans prendre souci des dangers que comportait l’accomplissement de la tâche patriotique qu’elles s’imposaient généreusement. » M. LEPINAY, médecin-chef de l’hôpital V.G. 3, élogue funèbre à Mademoiselle HALLÉ
« Ceux qui meurent jeunes sont aimés des Dieux, les malheureux sont ceux qui restent » M. HALLÉ, La Guerre Française et Chrétienne
Remerciements à M. AGOSTO pour les informations sur Marguerite
SOURCES :
La Guerre Française et Chrétienne, tome 1, de Noël HALLÉ : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693832d/f254.item
Actes de naissance et décès de Marguerite HALLÉ : AD 75
Fiche « Mémoire des Hommes » : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239eda490221/5242be3404ad1
Description des funérailles : Bulletin trimestriel SSBM de décembre 1918 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6556473x/f75.item
Publication au Journal Officiel du 14 octobre 1918 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6371831g/f6.item.zoom
Blog de S. AGOSTO sur le 74e RI : http://74eri.canalblog.com/
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